Énoncé de l’ACPEA sur la Journée nationale inaugurale pour la vérité et la réconciliation

Rédigé par le Comité de plaidoyer de l’ACPEA (Drs Jaswant Guzder, Amy Gajaria, Chris Wilkes, Irfan Mian, Laurence Katz, Chelcie Soroka, Raj Rasasingham)

L’Académie canadienne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (ACPEA) se joint au soutien sans équivoque des peuples autochtones de notre pays au moment où les Canadiens inaugurent la première Journée nationale pour la vérité et la réconciliation le 30 septembre. À titre d’organisation, l’ACPEA conseille à ses membres de réserver du temps, le 30 septembre, afin d’accroître leurs connaissances de l’histoire canadienne nationale du génocide culturel autochtone et de s’engager à utiliser ces connaissances en vue d’améliorer l’alliance avec les communautés autochtones du Canada. En outre, L’ACPEA saisit cette occasion de renforcer notre solidarité avec les diverses Premières Nations, les Inuits, et les Métis et leurs descendants en écoutant et en apprenant de la sagesse des peuples et des communautés autochtones hétérogènes dans le vaste continent de l’île de la Tortue. Nous offrons notre soutien à l’avancement de nos efforts communs évolutifs avec nos partenaires de la santé et communautaires afin de promouvoir guérison et réparation en alliance avec les Premières Nations et les peuples Inuits. Comme organisation largement non autochtone responsable de dispenser équitablement des soins de santé mentale aux jeunes autochtones, nous reconnaissons que cette importante journée nationale inaugurale du génocide culturel est une occasion d’approfondir notre réflexion, notre souvenir et notre recherche de la connaissance authentique de l’héritage colonial du Canada qui a touché les familles et ancêtres autochtones. Nous reconnaissons également que nous montrer solidaires des communautés autochtones signifie créer un espace en cette journée pour que les peuples autochtones puissent exprimer leur deuil et ne pas avoir la responsabilité d’éduquer les Canadiens non autochtones sur ces questions. Nous appuyons la déclaration de 2019 de l’ONU sur les droits des peuples autochtones à la santé qui est enchâssée dans l’esprit de la Journée nationale pour la vérité et la réconciliation. Nous nous engageons à travailler en collaboration avec les communautés et les peuples autochtones afin d’amplifier leurs initiatives constantes de lutte pour un accès équitable aux soins de santé mentale, dans et hors les réserves, conformément aux Appels à l’action de la Commission de vérité et réconciliation du Canada 

Nous nous joignons à des initiatives consacrées au plaidoyer et à l’alliance qui sont essentielles pour transformer les partenariats de service de santé mentale, pour combler les lacunes et redresser les échecs qui n’ont pas réussi à valider adéquatement la dignité et les besoins de santé des peuples autochtones, de leurs enfants, leurs jeunes et leur famille. 

Nous sommes conscients que les Appels à l’action de vérité et réconciliation n’étaient que le début d’un processus national pour s’éloigner du déni des longs silences des histoires. Comme parents et enfants luttent contre ces silences systémiques, le déni et la discrimination qui sont les conséquences de cet héritage historique de notre société colonisatrice, nous tentons d’assumer nos rôles et d’écouter les communautés autochtones car ces traumatismes et ces pertes historiques, ces morts et la reconnaissance du génocide culturel résonnent auprès des générations des peuples autochtones. Nous nous joignons au chagrin et à l’espoir que nous serons de meilleurs partenaires pour promouvoir  la formation de travailleurs de la santé mentale autochtone, et de psychiatres de l’enfant dans toute la nation en soutenant également l’intégration des modes de savoir autochtones pour les efforts de guérison et de réparation. Comme médecins, nous entreprendrons de contribuer de façon constructive et avec humilité à reconnaître, aborder et défaire les preuves persistantes du racisme systémique et institutionnel, notamment l’héritage cruel des pensionnats. L’ACPEA marque le 30 septembre non seulement comme étant la première journée nationale statutaire dédiée au génocide culturel, mais aussi comme le renouvellement de notre mandat professionnel d’être les alliés de partenariats attentionnés destinant notre travail et nos soins aux besoins uniques de la population autochtone du Canada.